Chères consoeurs, Chers confrères,

Le premier mai dernier, je terminais mon deuxième et dernier mandat de trois ans comme président de l'Ordre.

Six ans de présidence ça peut paraître long mais, de mon point de vue, ça s'est passé très rapidement. Rapidement mais en harmonie, en harmonie avec les membres du Conseil d'administration et les employés de l'Ordre, particulièrement avec Marielle Coulombe, notre directrice générale. En fait, Marielle et moi avons débuté nos mandats respectifs en même temps.

La séparation du poste de président-directeur général en un poste élu de président à temps partiel et d'une direction générale à temps plein nous a demandé d'apprendre à travailler rapidement ensemble, ce qui, grâce surtout à l'efficacité et au dévouement de Marielle, s'est installé tout naturellement. Nous avons su tous les deux acquérir une confiance mutuelle et celle des administrateurs et des employés de l'Ordre ce qui fait que depuis plusieurs années déjà, on travaille tous ensemble à l'atteinte des mêmes objectifs.

Lorsque je me suis présenté à la présidence en 2009, cela faisait déjà 5 ans que j'étais administrateur. J'y avais vécu la Commission Coulombe, les premiers calculs de possibilité forestière publiés par le Forestier en chef et le début de la pire crise forestière de l'histoire. Les inscriptions en foresterie à l'Université Laval étaient en forte baisse et de plus en plus de professionnels autres que des ingénieurs forestiers œuvraient dans notre champ de pratique. Tant chez nous que dans le reste du Canada, les organisations de professionnels forestiers parlaient d'ouverture à des formations non conventionnelles à la foresterie. En plus, la réputation de l'Ordre et des ingénieurs forestiers était aussi à son plus bas.

Vous ne serez pas surpris d'apprendre que mes priorités visaient à régler ces problèmes. Ainsi, à partir de la révision de la planification stratégique, le Conseil d'administration a élaboré des orientations axées d'abord sur le rôle principal de l'Ordre en ce qui concerne la protection du public, mais aussi sur le rôle de l'Ordre dans les débats forestiers et sur sa façon d'intervenir. C'est ainsi que depuis plusieurs années déjà, l'Ordre ne prend généralement plus position directement dans les débats qui surviennent entre ingénieurs forestiers. Il est plutôt du rôle de l'Ordre d'organiser des débats sur ces sujets, ce que nous avons fait à plusieurs reprises ces dernières années.

La réalisation dont je suis le plus fier est sûrement celle de l'ouverture de la profession. À l'heure de la mobilité de la main-d'œuvre, de la baisse des inscriptions universitaires dans les programmes traditionnels en foresterie, de la place de plus en plus grande que prennent les biologistes dans la gestion des ressources du milieu forestier et de la spécialisation des ingénieurs forestiers eux-mêmes, il fallait revoir les critères d'admission à l'Ordre pour s'adapter à ces nouvelles réalités. J'ai fait trois tournées provinciales pour vous présenter les propositions du Conseil d'administration et les résultats des travaux du comité d'admission. Tout cela a finalement abouti par l'adoption par le Conseil d'administration du Référentiel de compétences des ingénieurs forestiers et de sa grille d'évaluation qui ont été proposés par le comité d'admission. L'Ordre est maintenant beaucoup plus ouvert aux compétences forestières acquises en dehors du Canada ou à partir de formations universitaires non conventionnelles reçues au Québec même.

Je crois que l'Ordre, grâce à sa politique d'ouverture et à celle concernant ses interventions dans les débats forestiers, est maintenant perçu comme un organisme indépendant tout autant par ses membres que par les organisations gouvernementales, industrielles ou environnementalistes.

En terminant, je veux encore une fois remercier tous les administrateurs et employés de l'Ordre pour leur excellente collaboration au cours de mes années à la présidence et je leur souhaite, et je n'en doute pas un instant, la même collaboration avec notre nouveau président élu, François Laliberté, à qui je souhaite autant de plaisir que celui que j'ai eu à présider notre ordre professionnel.
À bientôt et bon été à tous et à toutes!

Denis Villeneuve, ingénieur forestier et fier de l'être...